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Quelles solutions pour prévenir la famine et résoudre la crise humanitaire au Yémen ?

 

Le Yémen vit depuis plusieurs décennies une crise humanitaire, causée par des problèmes et des conflits, autant externes qu’internes. On retrouve notamment des guerres par procuration (guerre menée entre des groupes ou  petits pays qui représentent chacun les intérêts d’autres grandes puissances qui ne sont pas directement impliquées dans les hostilités mais peuvent fournir un soutien technique, financier, militaire, ou diplomatique) qui ont contribué à une grande instabilité politique, une économie médiocre, et à une guerre civile causée en grande partie par une fragmentation de la société.

Ces divisions politiques ont entraîné un conflit militaire ayant un bilan catastrophique d’un point de vue  « humain » puisque 130 000 personnes, dont 12 000 citoyens, y ont perdu la vie. Outre les morts, la guerre civile au Yémen a eu pour conséquence une horrifiante augmentation de la famine, avec en l’occurrence des enfants et des femmes enceintes qui meurent de malnutrition. 

Nous allons expliquer les origines de cette guerre qui dure depuis maintenant 7 ans, et essayer d’identifier des solutions, ou du moins une direction à prendre afin d’améliorer la situation de crise au Yémen.

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Les raisons de la crise

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La République du Yémen se situe au Sud de la péninsule arabique, avec au Nord la grande puissance régionale qu’est l’Arabie Saoudite. Sa capitale, Sanaa, se situe au nord du pays. En 2012, alors que la crise débute, le pays est dirigé par le président du gouvernement officiel yéménite Abdrabbuh Mansur Al Hadi.

Tout a véritablement commencé avec la hausse des prix du carburant par Hadi, alors sous pression de l’ONU, qui avait accordé un prêt de 550 millions de dollars au Yémen, dépendant donc de cette subvention. Est alors monté en puissance le mouvement Houthi qui a organisé des manifestations, réclamant une baisse des prix et un nouveau gouvernement. Les Houthis ont dès lors progressivement pris le contrôle de la capitale en profitant du chaos semé par la division de la société et de l’armée en deux camps distincts. Cela  entraîna une guerre civile, et  ils commencèrent à avancer vers le Sud, mettant sous pression Hadi qui finit par démissionner en janvier 2015 et s'enfuit vers l’Arabie Saoudite.

Le Yémen,  pays qui rappelons le, a une position stratégique avec des ressources convoitées des grandes puissances, s’est retrouvé séparé en trois zones géostratégiques distinctes. Une première au Nord Ouest dirigée par les Houthis, avec le soutien militaire des partisans de Saleh (premier président du Yémen de 1990 à 2012). Une seconde à l’Est, contrôlée par le gouvernement Hadi, revenu au pays cette foi- ci avec le soutien de l’Arabie Saoudite et de la deuxième partie de l’armée, avec les milices militaires restées fidèles au gouvernement Hadi, renforçant ainsi la fracture sociale. Enfin, au Sud, le CTS (Conseil de Transition du Sud - soutenu par les Emirats Arabes Unis) qui souhaite l’indépendance du Yémen du Sud vis-à-vis du gouvernement central, et qui va prendre le contrôle d’Aden, capitale temporaire du Yémen.

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Son impact majeur est alarmant

 

Au milieu de cette guerre par procuration, avec l’intervention d’états étrangers qui font passer leurs intérêts personnels avant l’intérêt général du pays en question, nous retrouvons 30 millions de yéménites, au taux de pauvreté déjà initial de 50%. De plus, ils doivent faire face aux bombardements récurrents, aux épidémies de choléra, au manque d’hygiène de vie décente dû aux fréquentes coupures d’électricité, mais surtout au COVID-19, non pas par sa viralité, mais par son impact sur l’économie. Par conséquent, les chaînes d’approvisionnement par les Nations Unies sont cruciales pour la survie de ce pays où 80% de la population dépend de l’aide humanitaire.

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Solutions pour prévenir la famine et améliorer la situation au Yémen

 

Afin d’améliorer la situation politique, militaire et sociale au Yémen, un gouvernement stable doit être établi. La rébellion persiste et risque de ne jamais vraiment s’atténuer donc le contrôle du Yémen du Nord devrait être cédé aux Houthis, qui laisseraient le Yémen du Sud à une coalition composée du gouvernement de Hadi et du CTS. La perspective de paix pourrait ainsi être assurée, et la lutte contre Al Qaïda, groupe terroriste très actif dans cette région du Yémen, serait plus efficace. D’un point de vue géostratégique, la résolution du conflit yéménite serait l'occasion d’un rapprochement entre l'Iran et l’Arabie Saoudite, ce qui pourrait minimiser l’instabilité générale.

Enfin, concernant la population du Yémen, l’économie se portant mieux, le gouvernement pourra  assurer avec plus de sécurité l‘approvisionnement en termes d’alimentation, d’eau, de gaz, d’électricité, l’éducation… Si toutefois, elle venait à subir encore des privations, un institut devra être créé afin d’assurer l'approvisionnement  équitable et continu de  nourriture aux familles grâce à des financements internationaux. 

Cependant, pour revenir à l’actualité et non pas à un idéal plus ou moins réaliste, et afin de faire face aux 4 millions de yéménites forcés à fuir leur foyer en quête de sécurité, des nouvelles installations provisoires doivent être mises à disposition, c’est d’ailleurs ce sur quoi travaille  l’OIM (Organisation International pour les Migrants) depuis plusieurs années. 

Il reste encore un long chemin à parcourir avant la fin des conflits et un cessez-le-feu durable au Yémen, mais de nombreuses branches de l’ONU y travaillent sans relâche afin d’améliorer, ou du moins de rendre plus supportable, la crise humanitaire au Yémen.

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